La renommée du cinéma belge n’est désormais plus à faire : il contribue à enrichir notre patrimoine par des films souvent “à part”. Ainsi, il s’impose peu à peu dans le monde cinématographique et se fait de plus en plus remarquer grâce à sa singularité et aux divers événements visant à nous le faire découvrir, comme le Prix des lycéens du Cinéma ou encore la cérémonie des Magritte.
Cette année, au cours de français, nous avons pour mission d’élire notre favori parmi cinq films belges sélectionnés dans le cadre du Prix des lycéens du Cinéma belge. « Duelles » d’Olivier Masset-Depasse en fait partie, et nous avons eu l’occasion de visionner le film sur grand écran au cinéma Chaplin de Nismes, en présence du réalisateur lui-même ! Qu’en ai-je pensé ? À vous de lire la suite !
Le pitch
Dans les années 60, Céline et Alice sont deux voisines et amies de longue date qu’un drame va séparer : Maxime, le fils de Céline, perd accidentellement la vie malgré les tentatives d’Alice pour éviter la tragédie. Folle de chagrin, Céline a dès lors la charmante idée de détruire insidieusement Alice, en s’en prenant à sa vie de famille, de couple, sa santé mentale,…et en se rapprochant de Théo, le fils d’Alice, afin de remplacer son enfant disparu et de faire payer à Alice son incapacité à empêcher le drame de se produire. La belle amitié des débuts n’est plus ! L’instinct de protection d’Alice est en alerte, elle sent que Céline joue un double jeu… La guerre est déclarée mais qui déposera les armes ?
Qu’en penser ?
“Duelles”, c’est LA version sombre et audacieuse de l’instinct maternel vu par Olivier Masset-Depasse. Le film appartient au genre du thriller psychologique et franchement, on adore !
Le message et la visée de cette œuvre sont glaçants. On assiste à tout ce qu’une mère est capable de faire pour protéger son enfant : l’affection maternelle peut être à double tranchant et s’avérer redoutable face à une menace inattendue… comme une vieille amie qui essaie de vous voler votre fils pour compenser la mort du sien.
La réalisation est brillante et s’appuie notamment sur une grande qualité de l’image. On retrouve aussi des éléments de l’esthétique d’une réalisation américaine : jeux de lumière (clair/obscur), tension dramatique, scènes qui vont à l’essentiel, personnages « parfaits ». Le film n’a rien à envier aux productions “à gros budget” de la matrice hollywoodienne. Dans le mille !
Un autre aspect que j’ai adoré, c’est le contraste entre les images et l’ambiance. L’atmosphère est sombre, malsaine, instable alors que les couleurs sont vives et gaies ; la vie des personnages est d’apparence paisible et parfaite mais en creusant un peu… Le suspense se maintient à chaque minute, et on se demande constamment comment cette histoire va finir. Frissons garantis !
Enfin, l’époque des années 60 est idéale pour réaliser le crime parfait dans l’esprit hitchcockien : plus facile sans les nouvelles technologies, non ?
À l’issue de la projection, nous avons eu l’honneur de rencontrer Olivier Masset-Depasse. Nous en avons profité pour lui poser nos questions et partager nos opinions sur son film. Nous nous sentions privilégiés qu’il se soit déplacé pour répondre à nos questions en direct. Nous avons savouré ce moment de partage.
Merci Olivier !